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Virgil Eneide
  • Roi des Tritons

  • 120 ans

  • Tony Thornburg

  • Hétérosexuel ou Bisexuel

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Ou à la terre règnent les hommes, je suis celui, qui règne sur les mers. toute eau est comme la mère qui m’a enfanté , et jusqu’aux mères de mes mères des pères et des pères, je suis le descendant qui hérite du monde marin tout entier. Créatures et sirènes tritons et monstres étranges entendent ma voix comme un cor, menant l’écho de mon existence jusqu’à devenir dans le monde un de ces récits étranges que les bardes murmurent.

 

Et j'entends ceci dire de moi :


‘’ il avait un corps d'homme terminé par une queue de poisson. Sur
un cheval ou un monstre marin il se promenait sur les vagues tenant
à la main une conque dont le son est si puissant qu'il se faisait entendre d'un bout à
l'autre de la mer lorsqu'il en jouait, il en jouait comme d'une trompette pour calmer ou
déchaîner les vagues, et ce son était si terrible que lorsqu'il soufflait le plus fort possible,
les monstres fuyaient en s'imaginant qu'il s'agissait du rugissement d'un fauve puissant. Il
passait en général pour une divinité sage et bienveillante, sa
demeure est la mer tout entière et ses filles au nombre de sept sont
si belles que les humains qui en verraient le buste tomberaient
immédiatement sous leurs charmes.


Pourtant son cœur, est animé d’une vive crainte teintée de haine à
l’égard des hommes, et c’est à vos risques et périls que vos pieds
humains iront nager au dessus de sa demeure ‘’

​

J’aime cette description car elle tends à être vraie, pour la conque
héritée de mes ancêtres comme symbole de mon statut et plus
encore pour mes filles, si belles, si douces envers lesquelles je voue
un amour des plus démesuré.


De toutes les créatures de la mer il n’y eu pour moi de plus belle que leur mère, une sirène faite beauté à la queue longue et dansante comme les voiles de satin s’échouant sous la surface, il me suffit de tendre les doigts pour sentir encore, sa chevelure d’ivoire caresser ma paume, et pour une raison que j’ignore elle s’eprit en retour de moi, qui bien que roi entretient un caractère autoritaire et trop conservateur, rigide envers le monde des humains qui ne cesse de s’étendre et ronger les rivages chaque jours un peu plus. Nous avons consumé nos amours et mes filles sont venues au monde, faisant la joie des océans et celle de mon cœur qui se laissait d’être si dur et froid.

 

Elle est la source de mon bonheur, et celle de mon plus grand malheur ça Nereide, ma compagne, était bien trop curieuse du monde humain et se livrait souvent à quelques escapades dangereuses, oui, je savait son appétit malicieux et exotique. Elle commença a se livrer à des déprédations aux rebord des lacs, enlevant des troupeaux pour en savourer la chair avec d’autres créatures marines, et son appétit devint si insatiable que ce ne furent plus simplement les bêtes qui attirèrent son palais mais la chair de jeunes filles qu’elle enlevait parfois.

 

Bien sur, je l’en empêchait, mais elle se laissait alors dépérir et son amour pour nos enfants chaque jour s’amenuisait. Je ne saurais jamais si elle fut la victime d’une malédiction ou d’un mal lié à notre nature, mais un jour que les hommes en eurent assez de voir des corps revenir aux rivages, ils déposèrent sur la berge une cruche de vin, et Néréïde, attirée par l’odeur vint s’y abreuver, pour s’endormir sur le sable.

​

Ce jour là j’ai senti l’odeur de son sang se répandre dans la mer lorsque les hommes l’ont tuée à coups de hache, et guère mieux que ses actes affamés il découpèrent sa queue pour en faire un repas. J’aurais du me venger, mais me venger de quoi. Ma bien aimée devenue monstre dévorait les hommes et leurs enfants, et la voilà a son tour dépecée comme une ironique fatalité.


Pour la première fois depuis une éternité je suis remonté à la surface, pour sentir sur mes joues les larmes couler au lieu de les laisser se noyer dans le sel de la mer. Je l’aimais oui, et j’avais encore sept autres merveilleuses filles à aimer.

​

Pourtant dans mon cœur gronde chaque fois que leurs visages se tournent vers moi, le doute, puissant, terrible, de voir le mal de la mère prendre possession un jour de la fille.

​

Car si mes sirènes venaient à devenir folles et raffoler de chair humaine, alors je les tuerai moi-même plutôt que de les laisser se faire assassiner de la main impure de l’homme.

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