top of page
chloe_moretz_kayt_jones_photoshoot_08.jp
Ariel Ondine
  • Sirène

  • 18 ans

  • Chloé  Moretz

  • Orientation à choix

sirène.png

Je vais vous raconter ici mon histoire, bien connue, dira t’on, mais toujours si…. Romancée et romanesque pour la rendre plus agréable aux oreilles humaines. Ah les bardes, et leurs envies de poésie, qui prennent les plus vilains comptes pour en faire de jolies choses, mais croyez moi… la vérité est bien moins sublime que les tirades de fin ou "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant" est un des plus beaux mensonges auxquels vous voulez croire.

 

Alors voici mon récit, sans pétales de fleurs et musiques d’ivresse, le récit de la petite ondine, ou petite sirène.

 

La petite sirène vivait sous la mer auprès de son père, le roi de la mer, de sa grand-mère et de ses cinq sœurs. Lorsqu’une sirène atteignait l’âge de dix sept ans, elle était autorisée à nager jusqu’à la surface pour contempler le monde extérieur.

 

Lorsque la petite sirène atteignit enfin cet âge, son père le roi, la mit en garde tout de même.

"Ma fille sois prudente, car au dessus de l’eau existent les hommes, les monstres, et pire encore, ceux qui tuent les deux. Les sorceleurs. Ne t’approche jamais de l’un d’eux, car il te tuera. Leurs cheveux sont blancs comme la mort, et leurs yeux jaunes comme les serpents."

 

Mais, naïve et inconsciente, elle se rendit à la surface de la mer la plus éloignée, où elle aperçut un navire à bord duquel se trouvait un beau prince de son âge.

 

- Un beau prince ?! Ah quelle belle métaphore, car le prince en réalité était bel et bien un de ces êtres sordides que mon père me mit en garde de ne pas approcher, pourtant, à la dérobée, je me souviens avoir regardé par le hublot de sa cabine pour le voir se déshabiller, et la vision de ce grand corps nu me mit en émoi. Il était beau mon sorceleur, j’aimais ses longs cheveux de craie et la noirceur sous ses yeux. Mon père de toute façon, a toujours été bien trop dramatique. Que pouvais je craindre à reluquer le beau fessier s’un sorceleur dans la fleur de l’âge ? Mais, reprenons -

 

Une tempête se déclencha, le navire chavira et le prince tomba à l’eau. Et La petite sirène le sauva, bravant le courant et la violence de l’en orage pour le ramener, inconscient, au rivage.

 

Une jeune femme surgit à ce moment et la sirène s’éclipse, le cœur serré de quitter son bel inconnu. Le prince, à son réveil, aperçut la jeune femme et pensa que cette dernière l’avait sauvé.

 

Surprise d’avoir découvert que les autres espèces mouraient très vite, la petite sirène questionna sa grand-mère. Celle-ci lui apprit que les hommes- car idiote que je suis, j’ai longtemps cru que les sorceleurs étaient des hommes - vivaient bien moins longtemps que les sirènes mais qu’ils avaient une âme éternelle. La petite sirène voulut, elle aussi, avoir une âme éternelle. « Pour cela, lui dit sa grand-mère, tu dois te faire aimer et épouser d’un homme.»

 

Résolue à séduire le prince, la petite sirène alla trouver la sorcière des mers, une vieille sirène acariâtre à la queue aussi noire que ses grand soyeux vitreux. Celle-ci lui remit un philtre qui transformerait sa queue de poisson en jambes d’être humain. Pour prix de ce service, la sorcière exigea de la sirène sa voix magnifique et elle lui coupa la langue. « Si tu échouais et que le prince en épouse une autre, dit la sorcière, à l’aube de ce mariage, ton cœur se briserait et tu ne serais plus qu’écume sur la mer. » - Écume sur la mer, une belle métaphore en réalité, quand la sorcière me disait sans philtre ni mensonge que mon cœur viendrait à céder dans ma propre poitrine pour exploser violemment -

 

La petite sirène nage alors jusqu’à la côte et là, assise sur la grève, but le breuvage. Elle ressentit une terrible douleur comme si la lame d’une épée la traversait et s’évanouit. À son réveil, le prince se tenait devant elle, il la prit par la main et la conduisit jusque chez lui. À chaque pas, comme la sorcière l’en avait prévenue, il lui semblait marcher sur des couteaux aiguisés. Le prince, jour après jour, s’attachait à la petite sirène, mais il ne pouvait oublier la jeune fille qui, croyait-il, l’avait sauvé.

 

- En vérité voilà ce qu’il en fut, aveuglée par l’amour que je portais naïvement au sorceleur, celui m’avait simplement trouvée nue au bord de la plage et toute jolie que je fut, il trouva juste de m’emmener avec lui dans une de ses petites maisons que je n’avais vues auparavant qu’au loin. Émerveillée je découvrait toutes ces choses que la mer ne possédait pas, et je crois bien oui… qu’il m’aima un peu, seul chose vraie je le sais de tout ce récit, car jamais le sorceleur ne posa la main sur moi sans mon accord, bien qu’il vint très vite, et je lui donnais ma virginité avec mon amour.

 

Ça aussi, en tant que sirène, je n’aurais pas eu le loisir d’en profiter, pas de la même manière, et je ne compte même plus toutes les parties de jambe en l’air que j’ai pu m’envoyer d’autant plus que les sorceleurs sont de fort bons amants, difficilement fatigables.

 

– Un jour, le prince fut contraint de choisir une princesse. - Je découvrais en vérité qu’il y avait une sorcière auparavant dans sa vie, celle qui l’avait trouvé après moi sur la plage, et que celle-ci se trouva fort mécontente de nous découvrir nus dans son lit. Même si la femme était une sacré garce je devais bien reconnaître qu’à cet instant, la voir user de ses pouvoirs contre le sorceleur me fait encore frissonner d’effroi, et bien sûr, elle lui dit alors qu’il faudrait choisir entre moi et elle. -Franchement, j’étais tellement plus mignonne que cette vieille chose acariâtre, et puis moi je l’aimais vraiment ! – Il déclara à la petite sirène qu’il préférerait l’épouser mais qu’il se devait d’aller rencontrer sa promise. Là, il se rappela que sa princesse-la sorcière-fut celle qu’il avait vue sur la plage, qu’elle l’avait sauvé bien malgré le fait que ce fut absolument faux. Et l’amour à ce souvenir revint comme un feu, les unissant l’un et l’autre pour écarter la petite sirène.

 

Sur le navire du retour, alors que le prince s’enivrait de l’amour de la princesse, la petite sirène en proie au plus grand désespoir contemplait la nuit. Elle guettait à l’orient la lueur rose de l’aube qui signifierait sa mort. Soudain, la petite sirène aperçut ses sœurs à la surface de la mer. « Si tu frappais au cœur le prince avec ce couteau, lui dirent-elles, tu redeviendrais sirène et pourrais vivre avec nous. » Mais la petite sirène ne put se résoudre à tuer le prince : elle se jeta dans la mer mais au lieu de se transformer en écume, elle rejoignit les « filles de l’air » pour sa bonne action - Belle fin n’est ce pas ? Sauf qu’en vérité le dénouement est tout autre.

 

J’ai bel et bien pris le couteau de mes sœurs, pour un dernier soir venir supplier le sorceleur de s’unir à moi avant mon départ. Et alors qu’il s’agitait entre mes reins je lui plantais la lame dans le cœur pour me venger de ce qu’il avait osé me faire subir. Sans un bruit j’ai regardé son corps se vider de sang, abandonnant l’arme du crime sans aucun regret pour courir jusqu’à la mer et retourner à l’eau. Bien moins joli n’est ce pas ?

 

Alors… ne vous fiez pas aux belles légendes des bardes, car la petite ondine n’est toujours pas morte, et pourrait bien un jour venir roder près de vos bateaux.

3-hard-training-2.jpg
bottom of page