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Alemona du Bois-gris
  • Sorcière

  • 54 ans

  • Helena Bonham

  • Liens à définir

Je ne me souviens pas être devenu une sorcière, je pense l’avoir toujours été. Mais les femmes ne peuvent naître sorcière alors… ou sont passés mes souvenirs de l'apprentissage que j'ai du endurer ?

 

Si les souvenirs sont flous à mon esprit c’est que je commence déjà à atteindre un âge vénérable, mais il me semble bien que je suis née comme simple fille de paysans, qui bien vite trouva qu'il était plus simple de fabriquer des filtres d’amour et de vendre des sortilèges de virilité pour se faire de l'argent que de se couvrir les mains de boue et retourner la merde des animaux à longueur de journée.

Même sans sorts pour cacher mes défauts j’étais une très belle femme, qui déjà attirait les regards et accueillait entre ses cuisses toute forme de curiosité que j’entretenais, idiote que j’étais à l’époque de manquer de discrétion et de pudeur, car si les sorcières sont respectées au sein de la loge, celles qui exercent en dehors de leurs préceptes sont noires comme les monstres et souillons comme le démon aux yeux du peuple stupide qui craint tout ce qu’il ne peut comprendre, et ils m’ont pointée bien vite du doigt, me traitant d’heretique… de démon. Mais n’a ton jamais vu démon plus séduisant ? Moi qui avait un si joli visage, tant d’innocence dans le regard et pensait attiser la compassion et la pitié, je découvrais qu’en vérité… C’est la jalousie que les femmes déversèrent sur moi, profitant des accusations diffamatoires pour m’éloigner de leurs fils qui le soir venaient gémir entre mes draps.

 

On me parodiait, me lapidait au détour des ruelles, et une fois que ces honteuses calomnies ne suffirent plus on décida que me condamner serait nettement plus… simple. Des sorciers qui chassent des sorcières, comme c’est amusant, je me souvient parfaitement de leurs visages à ces hommes de foi comme ils disaient, qui vinrent cercler mes bras de lien empêchant ma magie de venir déchirer leurs visages et exploser leurs organes, et c’est au bûcher qu’on m’attachait pour servir de spectacle à tout ces dégénérés qui trouvèrent que me regarder brûler serait une distraction du dimanche des plus agréables.

 

Je me souvient du feu, et de l’odeur de ma propre chair qui commençait à fondre, je me souvient de l’horreur d’entendre ma voix se rompre dans une gorge rongée par la cendre de mes dents qui tombaient unes à unes, et lorsque la mort enfin eut à me prendre, c’est autre chose qui vint à mes yeux crevés par les flammes insoutenables, comme une sorte de délivrance qui toute entière me ravageait, un feu plus grand encore qui passa au dessus du village tout entier pour faire fondre le monde d'un battement d’ailes.

 

Le dragon se posa au cœur même de la ville, emportant dans un souffle le bûcher qui s’écrasa au sol et mit fin à mon agonie. Oh il n’était pas venu pour moi non, mais pour le sorceleur qui devait être condamné juste après moi. Lui avait de l’importance, pas moi, mais peu m’importait leurs histoires et la raison de sa présence ici, j’étais libre, agonisante au sol mais libérée de mes liens et la magie de nouveau affluait en moi.

 

Brûlée et sanguinolente je me redressait sur deux jambes noires aux ossements rongés, rampant comme une créature malade, un monstre quelconque dans les bois qui effacèrent mon existence dans toute la confusion de cette intrusion incroyable, et seul me revient l’éclair d’or fendant le ciel qui s’en alla après avoir ravagé la prison de la ville.

 

La magie fait fort bien son office, et je me laissait trainer dans les plus sombres recoins de la forêt pour noyer mon corps dans le plus pur des lacs qui tout entier but m’a souffrance et me laissa libérer des centaines de sortilèges, qui semblèrent me prendre toute une vie à tisser.

Comme un ouvrage de fils complexes je faisait pour mon corps un nouveau carcan de chair, tout à fait dissemblable à l’ancien qui me créerait une nouvelle apparence. Les sorcières sont bien au fait de cela, elles corrigent leurs défauts avec la magie, se rendent belles, irrésistibles, et je n’eut aucun scrupule à en faire de même pour couvrir mes chairs brûlées et me donner une beauté fine, délicate. L’eau me recracha comme une femme nue, mais sorcière je devint une buveuse de source, arpentant les bois à la recherche de ces pierres anciennes naturelles laissées par les elfes qui pour les sorcières sont un opium extraordinaire aux effets permanents… et la forêt toute entière caresse ma forme, me confondant aux nymphes qui avec curiosité m’epient lorsque dans les ruines elfiques ou j’ai construit mon repère je tisse de nouveaux sortilèges qui bien vite ont trouvé une clientèle bien moins… stupide.

 

Les sorceleurs viennent dans mon antre pour se fournir en sérums, en plantes et en drogues, ils achètent et me paient bien mieux qu’aucun humain ne saurait me payer. Ironique… qu’une simple sorcière vivant dans une ruine soit plus riche que le seigneur de la ville vois

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